La crise vue d'Aveyron

 

L’Aveyron n’est pas sous une cloche de verre, et les soubresauts de la crise économique mondiale ébranlent aussi l’économie du département. Depuis octobre, de nombreuses entreprises sont en difficultés, menaçant de nombreux salariés. Voici un état des lieux malheureusement non exhaustifs issus de la presse locale :

Plusieurs PME du secteur de l’ameublement, Combettes à Entraygues, ITA à Séverac et Espalux à Bozouls représentant 400 emplois ont été placées sous loi de sauvegarde ou en redressement judiciaire par le tribunal de commerce au moi d’octobre. La SAFIP, fabrique de parquets industriels à Decazeville (19 salariés), le groupe Serge Andrieu (25 salariés du bâtiment) et l’entreprise de mécanique Chartrain (huit salariés) à Villefranche-de-Rouergue sont en redressement judiciaire. La société Anfoval assurant l’entretien d’espaces verts et comptant deux salariés a été mise en liquidation judicaire (La dépêche du Midi du 8 octobre 2008).

Les sous-traitants de l’industrie automobile encaissent également le choc. Les réductions d’effectifs sont flagrantes chez les intérimaires et les contrats à durée déterminée. La S.A.M Technologies a imposé deux semaines chômées à ses employés (entre les 27 et 3à octobre, puis du 12 au 14 novembre, et enfin du 15 au 19 décembre). A Marcillac, Filtrauto a décidé de cinq jours employeurs et de RTT. Le personnel temporaire en fin de contrat n’est pas renouvelé (La dépêche du Midi du 7 novembre).

L’entreprise Bosch, équipementier automobile à Onet-le-Château qui emploie près de 2000 salariés suscitent de vives inquiétudes. Depuis cet été, ce sont 25 journées chômées jusqu’à la fin de l’année pour les plus touchés. Pour l’instant, ce sont les congés payées qui ont pu éponger ces journées non travaillées, mais dès le début 2009, ce capital congés ne sera plus disponible, des mesures de chômage partiel pourraient être nécessaires. Bosch n’a déjà pas renouvelé ces CDD et se dit prêt à prendre des mesures plus radicales si la crise automobile se poursuit. L’équipementier a annoncé vouloir ramener les effectifs à 1700 salariés (La dépêche du Midi du 2 décembre).

Rappelons l’importance capitale de Bosch pour l’économie aveyronnaise. On estime à deux emplois induits pour un emploi dans l’usine, notamment dans le secteur des services (nettoyage), chez les fournisseurs (énergies, transports) ou encore le gardiennage et l’alimentation… La part de Bosch dans la taxe professionnelle perçue par l’agglomération de Rodez représente 34 à 35 % de cet impôt.

Parallèlement à cette situation, on note une légère hausse du travail illégal dans le département, le montant des régularisations s’est élevé à 410 253 € en 2007. 38 entreprises ont fait l’objet d’un contrôle, 30 ont été sanctionnées pour du travail effectué par dissimulation totale ou partielle de salariés (Centre Presse du 25 novembre 2008).