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La droite a décidé de cogner. Prise à la gorge par un mouvement puissant et solide contre sa réforme des retraites, elle tente une sortie de crise par la violence. La clique de Sarkozy a commencé par fustiger "ceux qui bloquent" et "ceux qui cassent" pour tenter de discréditer le mouvement et légitimer une intervention plus musclée des forces de police.

Après une phase de préparation, elle est passée à l'acte. Les CRS chargent sans raison des manifestants pacifiques pour disperser des rassemblements comme à Toulouse, à la queue d'une manifestation à Lorient. On dégage avec brutalité la raffinerie de Grandpuits. On arrête à Roanne des militants qui collent des affiches. On tire au flash ball blessant gravement un jeune lycéen à l'œil. Des policiers en civil arborant des badges syndicaux infiltrent les manifestations. Des journalistes sont matraqués, aspergés de gaz lacrymogènes. On leur intime l'ordre de cesser de photographier ou de filmer. On arrête arbitrairement des jeunes, des militants.Et la justice n'est pas en reste en faisant pleuvoir les comparutions immédiates assorties de peine de prison ferme. On ordonne la réquisition de travailleurs au mépris du droit de grève et même le tribunal administratif de Melun trouve que le gouvernement en fait trop puisqu'il a donné raison à la CGT contre le préfet en annulant l'ordonnance de réquisition.

 

La brutalisation et l'intimidation ne feront pas refluer les mécontentement. Préparons la prochaine grande journée de grève et de manifestations du 26 octobre en multipliant les actions interprofessionnelles, en soutenant les secteurs en grève, en continuant les actions de blocage. Nous avons lutté pour le retrait du projet. Nous luttons désormais pour le retrait de la loi. En 2006, c'est la loi sur le CPE qui a fini par être jetée aux orties, pas le projet.

Si le pouvoir s'acharne face à la fronde sans précédent qu'il a provoqué, s'il choisit la brutalité, c'est qu'il poursuit plusieurs objectifs qui se complètent.

 

Il s'agit d'abord d'imposer des mesures pour faire payer la crise à la majorité de la population. Et de ce point de vue, la réforme des retraites, c'est l'acte I d'un super plan d'austérité à l'image de ce que font la plupart des gouvernements européens. En Grande-Bretagne par exemple, le gouvernement vient d'annoncer la suppression de 500 000 emplois de fonctionnaires.

 

Il s'agit aussi de détruire le système de sécurité sociale basé sur la solidarité, pour libérer les fonds qui "dorment" d'un point de vue capitalistique. C'est vrai aujourd'hui pour l'argent des retraites qui va permettre la multiplication des fonds de pension et demain pour l'argent de l'assurance maladie. De quoi ravir les profiteurs de tous poils et en premier lieu le frère de sa majesté, et pdg du groupe Malakoff Médéric, Guillaume Sarkozy. Les deux frères bossent ensemble. Le cadet détruit le système de retraite par répartition pendant que l'ainé profite de la situation favorable à l'explosion des fonds de pension que le groupe qu'il dirige entend massivement développer.

 

Il s'agit enfin d'infliger une défaite au mouvement ouvrier qui l'affaiblisse durablement. Y compris les plus "mous", comme les dirigeants de la CFDT, sont traités par le mépris le plus total. C'est d'ailleurs un des facteurs qui explique la solidité de l'unité syndicale et la multiplication des appels à la mobilisation, même si, pour notre part, nous souhaiterions des appels plus fer:mes et unitaires à la grève générale reconductible.

 

Destruction des droits sociaux, mensonge, violence, atteinte au droit de grève, déni de démocratie, collusion d'intérêts, ras le bol de la sarkozie. Le maintien au pouvoir de cette équipe jusqu'en 2012 est totalement insupportable. Ce pouvoir n'est plus légitime, il faut le chasser. Et le plus vite sera le mieux.

 

Mais au-delà se pose la question de l'alternative. Les dirigeants socialistes sont de toutes les manifestations, et plus on est nombreux à taper sur le même clou, mieux c’est. Mais de l'aveu même d'un des ses porte parole, Benoit Hamon, la position du PS ne se différencie pas vraiment de celle du pouvoir sur la question des retraites. Entièrement situé dans le cadre de l’économie de marché, le programme économique et social du PS est une autre façon de faire payer la crise à la majorité de la population, une autre solution pour la bourgeoisie de sauvegarde de ses intérêts. Alors nous en appelons à celles et ceux, très nombreux, qui luttent sans concession, qui refusent que la radicalité du mouvement ne trouve comme débouché que l'alternance en 2012 sous la forme d'une coalition gouvernementale avec le PS. Nous proposons de nous regrouper de plus en plus nombreux pour construire et imposer l'alternative anticapitaliste.

Tag(s) : #Archives NPA
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