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La seule réponse du néolibéralisme à ceux qui s’inquiètent de sa capacité à détruire le monde c’est que le marché nous sauvera de la faillite et la technologie de la technique. Toujours plus vite vers l’abîme. Cette fuite en avant montre, s’il en était besoin, un véritable autisme technocratique.

On assure, depuis quarante ans, que la science trouvera une solution aux problèmes des déchets nucléaires. Il en est de même avec le réchauffement.

Pour esquiver une réduction massive des émissions de carbone et la fin d’un mode de production ravageur, pour nier la nécessité d’un changement radical de civilisation, le technocapitalisme propose des solutions financières et technologiques qui seraient autant de problèmes nouveaux.
Le nucléaire est donné pour une énergie « propre », alors que les déchets radioactifs sont une grave source de contamination et que cette technologie menace l’humanité tout entière par la prolifération d’armes et le risque d’accidents apocalyptiques. Par ailleurs, l’uranium n’est pas inépuisable.
Les agrocarburants, solution miracle ces dernières années, ont eu pour principal effet d’augmenter l’utilisation de pesticides, le recours au « génie génétique », la déforestation, et, en remplissant les réservoirs des riches avec la nourriture des pauvres, la misère.
L’exploitation des sables bitumineux, actuellement en vogue, qui consiste à séparer certains sables des matières fossiles auxquels ils sont mêlés, met en œuvre des procédés complexes, qui polluent d’immenses quantités d’eau, consomment plus d’énergie qu’ils n’en produisent, et détruisent les territoires de populations indigènes.
Les « puits de carbone » ne sont que le nom idéologique des plantations d’arbres. Compenser seulement les immenses surfaces défrichées à chaque minute impliquerait de reboiser immédiatement toute la Terre, et pour un résultat douteux, car pendant sa croissance, un arbre rejette plus de carbone qu’il n’en absorbe.
La séquestration du carbone en sous-sol, qui ressemble furieusement à l’enfouissement des déchets nucléaires, aboutirait à creuser sous nos pieds un monde épouvantable. Et pour quel résultat, puisque les capacités de stockage resteront nécessairement limitées alors que la fringale de pétrole, elle, semble insatiable ?
Augmenter l’efficacité énergétique de la production électrique et industrielle, valoriser les déchets, contribuerait certainement à une réduction de la consommation, mais bien insuffisante, et à condition que la capacité du capitalisme d’exploiter ce potentiel ne soit pas limitée par la demande solvable.
Il convient d’ajouter à ces fausses solutions les trouvailles plus ou moins farfelues comme couvrir le ciel de miroirs pour renvoyer la chaleur vers l’univers, jeter de la limaille de fer dans les océans pour piéger le carbone, et celles que les Géo Trouvetout nous proposeront demain pour faire croire que la solution aux problèmes du monde est d’abord une affaire technique.

Pour le capitalisme productiviste, sauver le climat équivaut à la quadrature du cercle. La confiance insensée en un avenir technologique radieux dépasse l’illusion et s’apparente à une croyance. Pour éviter le pire scenario climatique, il appartient décidément à d’autres forces de proposer des solutions rationnelles, écologiquement efficaces et socialement justes.
Armand Farrachi

Un des enjeux du sommet de Copenhague est de populariser des alternatives aussi bien aux mécanismes marchands qu’à cette fuite en avant technologique.
Vous êtes intéressé-e-s pour participer au sommet alternatif et à la manifestation internationale à Copenhague le 12 décembre ? Contactez-nous à copenhague@npa2009.org

Tag(s) : #Ecologie
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