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Depuis 30 ans, environ 300 personnes, en majorité des jeunes et des personnes de couleur, ont été tuées par la police. Un nombre plus qu'insignifiant de policiers ont été condamnés pour ces «  bavures ». 

 

C'est à la suite de la mort d'un jeune qu'une première révolte avait éclaté dans les quartiers populaires, en 1979, à Vaulx-en-Velin, dans la banlieue lyonnaise. La politique systématique de couverture des « bavures » par les pouvoirs publics et de mise hors de cause de la police dans les heures qui suivent, sans qu'aucune enquête préalable n’ait été engagée, donne aux policiers un sentiment d'impunité permanente.


L'utilisation du flash-ball et du pistolet Taser, présentés comme moins dangereux que les armes

traditionnelles, multiplie les risques de blessure et de mort. Car les policiers n'ont pas à justifier leur usage de la même manière que pour les armes à feu. Concernant le flash-ball, la Commission nationale de déontologie de la sécurité a même dénoncé, à plusieurs reprises, l'usage inapproprié de cette arme par la police.

L'Etat français s'est doté d'une police de maintien de l'ordre et non d'enquête. Tout un arsenal de lois répressives, votées depuis 2001 (la première étant la loi de sécurité quotidienne du socialiste Daniel Vaillant), renforce la mise en place d'un Etat pénal et sécuritaire. La police s'est vue accorder de plus en plus de pouvoir, au détriment de la justice. Même si nous n'avons pas d'illusion sur le fait que la justice soit une justice de classe, celle-ci doit tout de même respecter un certain nombre de procédures garantissant les droits des personnes.


Les jeunes et les habitants des quartiers populaires sont les premiers à subir les agissements de la police. La mise en place des brigades anticriminalité (BAC) a permis à la police de multiplier les contrôles au faciès (le même jeune peut être contrôlé plusieurs fois dans la même journée), les fouilles au corps humiliantes, les arrestations musclées avec la technique de la clé d'étranglement (ce qui a coûté la vie à Hakim Ajimi, l'an dernier, à Grasse). Le NPA est d'ailleurs engagé dans la campagne «Police, personne ne bouge», afin de dénoncer ces agissements.


La pratique des humiliations (tutoiement systématique, fouilles au corps), qui touchait essentiellement les jeunes des quartiers populaires et/ou issus de l'immigration, s'est largement étendue à toutes les personnes arrêtées lors des manifestations et des initiatives militantes. La fouille au corps récente de plus de 70 agents d'EDF, arrêtés lors d'une initiative au siège patronal du gaz alors qu’ils étaient en grève reconductible, en est une illustration très parlante.


L'objectif de l'Etat est de faire peur à tous ceux et toutes celles qui résistent. La police est naturellement le bras armé de cette politique. Parallèlement aux politiques libérales qui engendrent chômage et précarité, il faut une police et une justice qui encadrent toute velléité de résistance et toute révolte. C'est le sens des lois répressives. Elles incluent par ailleurs un fichage massif de la population.


Jusqu'à présent, les quartiers populaires ont payé et payent encore le plus lourd tribut en termes de morts, de blessés et d'humiliations commis par la police mais, de plus en plus, les militants sont visés par ces agissements.


En ce qui concerne la police, le NPA exige dans l'immédiat son désarmement (ce qui inclut le flash-ball et le Taser), ainsi que la suppression des BAC.  


Anne Leclerc

Tag(s) : #Archives NPA
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