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Conseils cinéphiles pour un cinéma politique II

 

Voici un deuxième opus de conseils de films permettant d'aider à étoffer sa culture militante et sa culture tout court. Inutile d'acheter ces films, ils sont tous disponibles dans les médiathèques (celle de Rodez en l'occurrence).

 

Nous étions resté la dernière fois sur un film de Peter Watkins. Reprenons avec ce même réalisateur et un autre de ses ouvrages : La Commune. Un des rares films sur le thème de l'insurrection révolutionnaire parisienne de 1871. La Commune de Paris est un tabou cinématographique comme les mutineries de 1917 (je ne parle pas des mutilés ou déserteurs d'Amélie Poulain dans les tranchées, Un long dimanche de fiançailles, ou les fusillés des Sentiers de la gloire qui vaux néanmoins le détours, non les vrais mutins) ou la guerre d'Indochine (qu'on m'en cite à part ceux de Schoendorferd).

Pour revenir au film de Watkins, nous avons une fois de plus affaire au style vrai-faux reportage. Deux télévisions d'époque filment les évènements. La première est la télévision versaillaise, où un ancêtre de Jean Pierre Pernaud annone la propagande du président du conseil Thiers et de la bourgeoisie, la seconde est la télévision de la Commune qui tente l'expérience des reportages à chaud et offre la parole au peuple parisien. L'intérêt du film réside dans le fait que tous les points de vue sont exprimés : des journalistes du Père Duchaine jusqu'aux militaires versaillais en passant par les petits bourgeois qui sont contre la Commune mais qui sont restés à Paris parce qu'ils sont républicains.

Munissez vous de provisions et de boissons si vous souhaiter voir le DVD en une seule fois : celui-ci dure près de sept heures.

 

http://www.youtube.com/watch?v=UWnePW0UWLw

 

 

Toujours dans le registre des films historiques, 49ème parallèle est une heureuse découverte. Disons le tout de suite, ce film anglais de 1941 est un film de propagande réalisé pour convaincre le public américain de l'urgence de l'entrée en guerre des États-Unis. 6 marins allemands rescapés du naufrage de leur sous-marin ont échoués sur les côtes du Canada. Chacun d'eux est un archétype de nazi : il y a l'idéologue, la brute, le cadre du parti, le fanatique, celui qui a adhéré de force... Ils errent à travers le Canada en tentant d'échapper à l'armée pour rejoindre les USA encore neutres. A chacune de leurs étapes ils tentent de prouver leur supériorité sur les canadiens, mais chacune de leurs démonstrations est démontée par leurs interlocuteurs ou par les évènements.

 

Dans un genre radicalement différent, quoique le film ait été fait avec aussi peu de budget que les films de Watkins et un grand art du bricolage, empruntez La Nuit des Morts Vivants de Roméro. Ce réalisateur a créé à travers le zombie une créature extraordinaire. Rendez-vous compte : c'est un humain presque mort, désocialisé, auquel il ne reste plus que des instincts de survie (ou de consommation). Il peut très bien dévorer ses parents ou ses anciens amis pour poursuivre son existence, c'est le stade ultime de l'individualisme libéral. Chaque opus de la série des morts-vivants de Roméro s'attaque à une tare des États-Unis (et de l'Occident en général) : le racisme dans La Nuits des Morts Vivants; la consommation dans Zombie; la science rentable et l'armée dans Le Jour des Morts Vivants; l'impérialisme dans Land of the Death, les médias dans Diary of the Death.

Pour ceux qui ne sont pas fans du cinéma d'horreur, rassurez-vous, cela ne fait pas trop peur, c'est une grosse poule mouillée qui vous le dit !

 

http://www.youtube.com/watch?v=8Zndj89AUxg

 

 

Du côté des documentaires, Volem rien foutre al Païs est une curiosité. Les trois réalisateurs, Pierre Carles, vont à la rencontre de personnes refusant la dépendance salariale et la société de consommation. Ces alternatives font parfois l'effet d'une fuite plutôt que d'une lutte contre le capitalisme. La recherche de solidarité dans des petites communautés révèlent que ces militants ont oublié qu'une communauté nationale a ou avait également des structures de solidarité. Structures qui ont été détruite ou sont attaquées et que d'autres militants tentent de défendre. Néanmoins il est bon de se confronter à d'autres visions de l'anticapitalisme. Même si on ne partage pas toutes les idées émises dans ce film, il reste des scènes d'anthologies telle cette confrontation entre ouvriers et gendarmes belges devant l'usine de Renault Vilvorde ou ce chômeur anglais envoyant bouler comme il faut un conseiller ANPE. Rien que ces scènes valent le détour.

 

http://www.youtube.com/watch?v=jMeadBL30q4&feature=related

 

 

 

 

GH

Tag(s) : #Rubrique Littéraire - Cinema
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